- Université Paris Diderot France
- University of Bordeaux France
À partir d’une étude croisée de la littérature savante sur la polychromie antique et industrielle et de données issues d’une enquête de terrain sur une architecture contemporaine qui prend ses distances avec les couleurs fonctionnelles de l’architecture moderniste, cet article montre qu’une approche ethnographique des pratiques coloristes permet de dégager une historiographie largement sous-évaluée des travaux sur l’art coloriste en architecture moderne. En rendant compte des entretiens que j’ai eus avec Patrick Bouchain et Daniel Buren sur leurs positions théoriques sur la coloration des murs et en confrontant leurs réponses aux théoriciens du XIXe siècle en Europe, j’aborde la délicate question de la coloration du Centre Pompidou Mobile. Relève-t-elle ou non d’une démarche « décorative » ? Based on a cross-examination of scholarly literature on antique and industrial polychromy and data from a fieldwork about a contemporary architecture that takes its distances from the functional colors of modernist architecture, this paper examines how an ethnographic approach to colorist practices reveals a widely undervalued historiography on colorist art in modern architecture. In reviewing the interviews I had with Patrick Bouchain and Daniel Buren about their ideas about coloring of walls and in comparing their answers to the nineteenth-century european theorists, I address the delicate question of the coloring of the Center Pompidou Mobile. Is it a « decorative » approach ?